Les “figures territoriales” que recouvre la métropole horizontale. Analyse comparative des contributions au Symposium Latsis (EPFLausanne, 2015)

La « métropole horizontale » est une vision projectuelle proposée par l'agence Studio12 (B. Secchi et P. Vigano) pour Bruxelles 2040, dans le cadre de la révision de son Plan Régional de développement durable. Mais la notion s'est rapidement diffusée : lors du Symposium international Latsis organisé à l'EPFLausanne en octobre 2015, « Horizontal Metropolis, A radical Project », cette expression a rassemblé autour d'elle des chercheurs du monde entier (Asie et Europe, Amérique du Nord et du Sud). Issus d'une dizaine de disciplines différentes (biologie, chimie, hydrologie, ingéniérie, philosophie, sociologie, économie, écologie, statistiques et bien sûr, paysage et architecture), chacun avait une approche spécifique de la notion mais tous travaillent sur des alternatives aux modèles urbains actuels, qu'ils soient problématisés en termes de nuisances écologiques, d'inégalités sociétales, ou de dérives économiques. Sur la base d'une douzaine d'interventions d'experts au Symposium, cet article vise à comprendre en quoi la notion est fédérative et surtout, ce que recouvre l'idée d'horizontalité pour chaque domaine, ce qu'elle y engage comme questions et problématiques. Ce travail permet d'identifier que la notion désigne en fait des figures de territoire bien différentes de l'a priori - générique, homogène, illimité, consensuel - qu'elle pourrait sous-entendre ; et qu'elle porte en elle des clivages, en tant que projet ou constat, voire des conflits, autour du localisme et de l'auto-organisation, de l'industrialisation et de la décroissance. A travers les diverses figures spatiales qu'elle convoque (grilles, cellules, patchworks, boucles ou finitude de la sphère), elle soulève en fait la question de notre citoyenneté dans un monde globalement urbanisé